Retraites : Benkirane veut reprendre langue avec les syndicats

Le chef du gouvernement a lancé des invitations aux centrales les plus représentatives pour une réunion mercredi prochain, dont l’ordre du jour demeure toutefois limité à la réforme controversée des retraites, ce que les syndicats continuent de rejeter.

bennkiraneL’invitation au dialogue lancée par Benkirane fait suite aux élections des représentants des salariés du secteur privé et des commissions paritaires dans le secteur public. Des élections qui ont confirmé le poids des principales centrales syndicales. Parmi elles, la Fédération démocratique du travail (FDT-proche de l’USFP), dont le secrétaire général Abdelhamid Fatihi estime que le dialogue avec le gouvernement doit couvrir tous les points inscrits dans le cahier revendicatif des syndicats.

Pour lui, la FDT est prête à discuter de la réforme de la Caisse marocaine des retraites (CMR), mais aussi de la situation des autres régimes, sans pour autant dissocier ces questions de la revendication essentielle portant sur l’augmentation des salaires.

C’est sur ce point précis qu’ont achoppé les précédents rounds du dialogue social, Benkirane opposant un niet catégorique aux syndicats. Le chef de l’exécutif estime qu’une augmentation salariale dans la conjoncture économique actuelle, sera fortement préjudiciable aux finances publiques et à la compétitivité des entreprises exportatrices.

Un argument qui n’a pas été convainquant pour les syndicats. En signe de protestation, l’UMT, la CDT, la FDT et l’UGTM avaient boycotté, dans une démarche sans précédent, les traditionnels défilés du 1er Mai.

Depuis, les deux parties tournent en rond. D’un côté, le chef du gouvernement ne désespère pas de convaincre les syndicats de valider sa réforme de la CMR avant la fin de l’année. L’objectif pour lui est d’éviter l’enlisement financier de la Caisse des pensions civiles.

En face, les dirigeants syndicaux rejettent sur l’exécutif la responsabilité de la situation de la Caisse, et préfèrent défendre en priorité l’amélioration des conditions matérielles des salariés, tout en menaçant de mener des grèves sectorielles.