Cuir marocain : augmentation des exportations et diminution de la valeur des transactions !

Les exportations de cuir semi-fini suscitent une polémique. Le volume des exportations à tellement augmenté que la fédération marocaine des industries du cuir (Fédic) en est venue à saisir le ministère du commerce extérieur pour endiguer le phénomène. Constat : A l’heure où les exportations enregistrent une croissance sans précédent, les recettes, pour leur part, n’évoluent que faiblement. Le prix moyen déclaré passe de 203 dirhams à 21 dirhams et ce, en total decorrélation avec les cours mondiaux.Autrement dit, des irrégularités qui méritent l’ouverture d’une enquête. D’autant plus qu’une bonne partie des professionnels du cuir soupçonnent l’existence d’opérations frauduleuses. Ces derniers n’écartent pas l’éventuel recours à des procédés chimiques pour exporter le « Wet blue » en le faisant passer pour du « stain ». Le premier ayant subis un moindre degré de transformations que le second.Le ministère du commerce semble partager cet avis. A la demande de la fédération marocaine des industries du cuir, celui-ci a mis en place un comité chargé d’examiner la situation. La principale mission du comité sera de vérifier la qualité des produits exportés ainsi que l’existence ou pas de fausses déclarations.Le volume des exportations a atteint des records, passant de 919 tonnes en 2009 à plus de 13 000 tonnes en 2010, pour un montant de 3 milliards de dirhams, dont 2,37 milliards pour la seule filaire chaussure. Les emplois directs générés par le secteur se chiffrent à 17 865. Ce qui est loin d’être négligeable.L’impact réel de ces irrégularités demeure encore mal connu. Certains parlent de pénurie des peaux brutes. Le contre coup aurait même commencé à se faire sentir, notamment chez les petites entreprises. Ce qui n’exclut pas pour autant les entreprises de taille plus grande, qui n’arrivent plus à fonctionner à leur pleine capacité. Selon la Fédic, une bonne partie des entreprises ne tourne, en moyenne, qu’à trois jours de ses capacités de production.Pour essayer de remédier à cette situation, pour le moins alarmante, la Fédic appelle à plus de rigueur dans les procédures de contrôle opérées par les douanes. L’idée étant de disposer de données fiables relatives à la nature des produits exportés, l’identité des exportateurs ainsi que la valeur déclarée. Toute forme de restriction entravant le libre commerce étant bien évidement écartée.