La signature par le Maroc et les Etats-Unis d’un accord de coopération en matière de sécurité et de gestion de crises, place désormais le royaume dans le rôle d’acteur majeur dans la lutte antiterroriste au Maghreb et dans la région du Sahel.
L’accord signé en marge du sommet USA/Afrique de Washington cible, en autres, la sécurité des frontières. Une question d’actualité brûlante à l’heure où l’Afrique du Nord et la zone sahélo-sahérienne sont menacées par le péril jihadiste transfrontalier. Depuis la chute du régime de Kadhafi et la dispersion d’impressionnantes quantités d’armes sophistiquées, la prolifération des groupes extrémistes et des mouvements séparatistes pose de graves risques de déstabilisation dans toute la région. La crise malienne, le chaos libyen en cours et les éruptions chroniques de la violence terroriste en Tunisie et en Egypte en sont l’illustration.
Si le Maroc est demeuré épargné par cette contagion de la violence terroriste aveugle, c’est en grande partie grâce à sa stabilité politique et institutionnelle, à sa tradition d’ouverture et à sa gestion modérée du champ religieux, dont le rayonnement s’étend jusqu’en Afrique subsaharienne. Ce sont certainement ces atouts qui font que Washington décide de monter conjointement avec le royaume des opérations « d’enquêtes sur le terrorisme» et des formations triangulaires en faveur des « forces de sécurité civiles et antiterroristes dans des pays partenaires du Maghreb et du Sahel ».
Cette reconnaissance américaine conforte la stratégie «collective, inclusive et solidaire» prônée par le Maroc entre tous les pays concernés pour faire face aux défis du terrorisme transfrontalier. A contrario, l’accord maroco-américain sonne comme un cinglant désaveu de l’Algérie qui tente d’exclure le Maroc de la lutte antiterroriste dans la région au nom d’une prétention insensée au leadership dans ce domaine.