Maroc : 15 années de réformes et de stabilité

Les profondes réformes engagées depuis l’intronisation du roi Mohammed VI quinze ans plus tôt, permettent indubitablement au Maroc et aux Marocains de se projeter aujourd’hui, avec plus de confiance dans l’avenir, même si d’énormes défis économiques et sociaux restent à relever.

SMLEROILancé en 1999, le processus des réformes a progressivement pris du rythme à mesure que les réflexes se mettaient en place. Chaque nouvelle étape rendait le changement plus plausible et, ce faisant, l’opinion publique, les forces politiques, la société civile et les acteurs économiques gagnaient en confiance dans le projet de modernisation du pays. L’adoption de la Constitution de juillet 2011 a été le couronnement des réformes politiques engagées. Des réformes entamées dès le début de règne du souverain et dont la création de l’Instance Equité et Réconciliation en novembre 2003, a représenté une étape hautement symbolique. Cette décision historique a en effet permis de réconcilier les marocains avec leur passé et de rompre définitivement avec les années de plomb.

Une rupture qui intervenait dans un contexte marqué par un large débat social sur les droits de l’homme et le rôle de la femme dans la société. Le débat s’était prolongé dans la rue par de gigantesques manifestations pacifiques entre partisans d’une réforme de la condition féminine et les conservateurs, défenseurs du statu quo social. Des positionnements fortement clivés qui ont poussé les protagonistes à demander l’arbitrage royal. C’est finalement le souverain qui a tranché et permis l’émergence d’une audacieuse réforme du Statut de la famille qui rend justice à la femme et à son rôle fondamental dans la société. La réforme du champ religieux a été un autre point lumineux de ces 15 années de rénovations. Un domaine où le roi, en sa qualité constitutionnelle de Commandeur des croyants, a su maintenir la cohésion confessionnelle des musulmans et garder le pays à l’écart des violents déchirements sectaires qui ensanglantent plusieurs pays arabes.

Sur le front des réformes économiques et sociales, le lancement concomitant de plusieurs chantiers d’infrastructures a eu un énorme effet d’entraînement sur l’ensemble des secteurs. Autoroutes, énergies solaire et éolienne, création de nouveaux aéroports et ports, dont l’immense port Tanger Med édifié sur la façade méditerranéenne du royaume, l’installation à proximité d’une méga usine Renault avec une production qui croît rapidement pour atteindre bientôt les 400.000 véhicules annuellement. Ce sont là autant d’exemples qui témoignent d’une décade et demie d’efforts de rénovation et de modernisation sans relâche.

Les stratégies sectorielles témoignent, à cet égard, de la volonté de mener l’effort de modernisation sur tous les fronts. Le Plan Azur a été dédié à la promotion du tourisme à travers la multiplication des stations balnéaires et la diversification de l’offre touristique, l’objectif étant de doubler le chiffre atteint des 10 millions de touristes par an. Quant au Plan Emergence, il s’applique à moderniser le tissu industriel et à favoriser de nouveaux métiers mondiaux du pays. L’automobile, la sous-traitance aéronautique ont permis l’installation au Maroc de géants mondiaux comme Boeing, Air Bus Groupe, Safran, Bombardier, etc. Dans le domaine agricole et de la pêche, le Plan Maroc Vert et Halieutis ont permis de lancer un véritable aggiornamento pour la modernisation du secteur. Sans oublier l’INDH, l’Initiative nationale du développement humain qui a redonné confiance à des dizaines de milliers de familles et réussi à les sortir de la précarité et de l’exclusion.

Ces réformes, conjuguées au renforcement de l’image du Maroc sur le plan international, aussi bien vis-à-vis des investisseurs internationaux que de la communauté internationale sur la question du Sahara, n’auraient pas été possibles sans l’inestimable acquis de la stabilité politique et institutionnelle qui prévaut au Maroc. Une résilience due essentiellement à un profond enracinement populaire de la monarchie et à une longue tradition de multipartisme, de libéralisme économique et d’ouverture de la société.