L’assemblée générale de Maroc Telecom du 22 avril intervient dans le contexte du changement d’actionnariat de l’opérateur historique marocain, qui voit la reprise par l’émirati Etisalat des 53% du capital détenus jusque là par Vivendi.
Après un an de rebondissements, Vivendi et Etisalat étaient parvenus, début novembre 2013, à un accord de cession définitif pour 4,2 milliards d’euros. Et si le retrait de Vivendi s’inscrit dans la stratégie du conglomérat français de recentrer ses activités dans les médias et les contenus, Etisalat s’apprête, lui, à entamer une nouvelle expérience avec un opérateur au parcours exceptionnel. Car Ittissalat Al Maghrib n’a pas uniquement impacté durablement le paysage des télécommunications au Maroc, mais a, en l’espace d’une décennie, complètement bouleversé le champ des TIC dans son ensemble.
Né de la scission en 1998 de l’Office National des Postes et Télécommunications (ONPT), Maroc Telecom est aujourd’hui encore le premier opérateur global de télécommunications au Maroc. L’entreprise dans laquelle le gouvernement détient 30 % du capital, a façonné le paysage du numérique au Maroc et son histoire se confond désormais avec la modernisation et le large accès des marocains aux TIC, particulièrement au mobile et à l’Internet 3G. Cette évolution remarquable, IAM la doit en grande partie à un homme, Abdeslam Ahizoune, président du Directoire de Maroc Telecom depuis 2001. Cet ingénieur Telecom diplômé de Paris en 1977, a su imprimer sa méthode à l’opérateur historique, grâce notamment à une gestion financière rigoureuse.
Après les années fastes, le groupe a dû faire face à l’exacerbation de la concurrence des dernières années sur le marché marocain. Mais en dépit de la baisse effrénée des prix, et particulièrement sur le segment mobile, IAM s’est rapidement adapté à la nouvelle donne. Le chiffre d’affaires au Maroc a certes enregistré un recul de -8% en 2013, mais la rentabilité reste élevée. Ce repli de rentabilité sera d’ailleurs compensé par le développement de Maroc Telecom à l’international.
La subtile orientation imprimée par Abdeslam Ahizoune à Maroc Telecom, a fait de l’ouverture sur l’Afrique un efficace relais de croissance pour IAM. A travers son engagement dans quatre pays: Mauritanie, Mali, Gabon et Burkina Faso, le groupe a contribué considérablement à faire des opérateurs locaux des acteurs économiques rentables et importants dans leurs pays respectifs. Ainsi, le chiffre d’affaires de Sotelma, l’opérateur Telecom au Mali, s’est amplifié pour atteindre près de 500% depuis que Maroc Telecom est entré dans son capital en 2009. Quatre ans plus tard, les filiales africaines d’IAM représentent 27% du chiffre d’affaires du groupe.
IAM : un parcours exceptionnel marqué de l’empreinte de son patron
