Algérie: Un rapport de la CIA pointe une profonde crise qui menace d’un embrasement général

Immobilisme politique, règlements de comptes à la tête de l’armée, un président mal élu, impopulaire et sans charisme, une profonde crise économique qui exacerbe le mécontentement populaire, tel est le tableau brossé par un rapport secret de la CIA sur la situation actuelle en Algérie.

Dans ce rapport, dont des éléments sont cités par une source médiatique, l’Agence de renseignement américaine qui a suivi minutieusement les développements de la situation en Algérie depuis plus d’un an, épingle l’immobilisme politique qui frappe aujourd’hui le pays. Un immobilisme dû non seulement à la pandémie du Covid-19, mais aux ratages et contradictions du régime contrôlé par les généraux.

Après l’éclatement du hirak en février 2019, le cœur du pouvoir algérien, qui a vacillé sans tomber, a plongé dans le tâtonnement, les mesures incohérentes et une communication confuse. D’après la note de la CIA, les multiples clans du pouvoir se livrent à une véritable guerre interne.

Au sein de l’armée, véritable matrice du pouvoir, le clan du général Chengriha est en train de démanteler le système bâti par son prédécesseur feu le général Gaïd Salah qui avait détricoté l’Etat-DRS, imaginé durant 25 ans par le général Mediène. Cette guéguerre entre hauts gradés de l’armée a eu pour effet d’ankyloser l’appareil de l’Etat, selon le renseignement américain.

Au Palais de la Mouradia, les généraux héritent de Abdelmedjid Tebboune, un président mal élu, impopulaire et sans charisme, dont ils semblent s’accommoder. Atteint par le Covid-19, le président qui affirmait que son pays disposait du meilleur système de santé en Afrique, est évacué en Allemagne pour des soins d’urgence. Pour les Algériens l’humiliation est totale. Ils ont chassé un Bouteflika grabataire pour se retrouver avec un Tebboune très diminué.

L’Algérie est en pleine crise, en raison de rigidités politiques, d’un centralisme dirigiste et d’une embolie administrative. La crise est partout, elle atteint aussi bien le système financier que la chaîne d’approvisionnement alimentaire, selon le rapport.

Les files d’attente devant les supérettes et les épiceries ont eu raison de la patience de la population. Le lait, la semoule et les pâtes disparaissent des rayons, rappelant aux Algériens des souvenirs d’une autre époque.

Les récentes annonces faites par le président ont plutôt eu un impact négatif sur l’opinion publique. « Les Algériens n’attendent plus rien de la classe politique actuelle », d’après le document de la CIA.

Si les responsables s’obstinent à ignorer la gronde de la population, l’Algérie sera confrontée à moyen terme à un embrasement général, souligne le rapport.

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