Nouvelle constitution : Mamsawtinch ou Mamfakinch ?

Le mouvement du 20 février veut relooker sa com’. A Nouveau slogan, nouvelle manifestation. Au désormais cultissimme underground « Mamfakinch » on a désormais droit à un supplément, un bonus, un « Mamsawtinch » qui vient compléter la maxime. Autrement dit, un appel au boycott de la nouvelle constitution. Décidément, ces nouveaux vétérans de la manif n’en finissent pas de surprendre! Et tous les moyens sont bons pour casser la routine. Toujours et-il que, si les slogans eux, sont relookés, les propositions elles, ne sont toujours pas au rendez-vous.Pour bon nombre d’observateurs, ce qui faisait la force du mouvement est devenue sa faiblesse, à savoir  l’absence de toute forme de doctrine ou d’idéologie. Le 20 février est ainsi arrivé à rassembler un certain nombre d’adhérents, mais sans pour autant arriver à dépasser le cap de la contestation. Réduit à de perpétuelles manifestations, le mouvement n’a pas réussi à devenir force de proposition, ni même à constituer une réelle alternative.Manifester, manifester…toujours manifester. Le 20 entend persévérer dans ce qui est devenu son domaine de prédilection. Les dimanches se suivent et se ressemblent : des manifestations ont encore rassemblé hier, des milliers de manifestants à travers les plus grandes villes du Maroc. Elles  en rassembleront très certainement les prochains dimanches.Bien que les réformes constitutionnelles annoncées par le roi ce vendredi, aient été qualifiées d’historiques, le 20, lui, les juges insuffisantes. Le groupe appelle, presque logiquement et par souci de cohérence, au boycott et au maintien des manifestations jusqu’à ce qu’il y’ait une « constitution démocratique issue du peuple ».  Nous voilà donc retournés à la case départ. Car le vrai problème, du point de vue du mouvement, est un problème de forme. C’est le fait même que la commission Menouni ait été chargée de l’élaboration du texte de la réforme qui est fortement critiqué, voir rejeté. Cela veut il dire pour autant, que le fond,  que les réformes en elles même importent peu pour le 20 février. Cela justifie-t-il la volonté du mouvement de sacrifier ces réformes ?  N’est il pas plutôt en train de chercher une porte de sortie honorable en s’arrêtant sur des points purement « techniques ». Difficile de se prononcer. Ce qui est certain, c’est que la tournure qu’est en train  de prendre les choses nécessite qu’une réflexion soit entamée pour faire réintégrer les jeunes du 20 Février dans le débat démocratique, au risque de perdre l’énergie qu’ils ont indéniablement insufflée aux échanges politiques ces derniers mois.