Juan Carlos au Maroc : constance de la relation Espagne-Maroc

m6_juan_carlos_2013La visite du roi Juan Carlos au Maroc à partir de ce lundi revêt de nombreuses significations. La plus percutante de toutes, c’est la résilience de la relation hispano-marocaine. Une continuité portée par la conscience des deux pays que les intérêts stratégiques réciproques priment sur les désaccords passagers.
Au cours de ce voyage de trois jours, Juan Carlos rencontrera le roi Mohammed VI avec qui il entretient des relations personnelles qui représentent un gage de stabilité pour les relations bilatérales. De surcroît, la composition de la délégation espagnole est révélatrice de l’agenda chargé de cette visite, au niveau politique aussi bien qu’économique. Ainsi, pas moins de cinq ministres espagnols accompagneront le roi Juan Carlos. En plus du ministre des affaires étrangères et de la Coopération, José Manuel García-Margallo, les ministres de l’Intérieur, de la Justice, de l’Industrie, de l’énergie et du tourisme, et du Développement seront également de la partie. Fait significatif de la constance des relations entre l’Espagne et le Maroc, neuf anciens chefs de la diplomatie espagnole, de gauche comme de droite, feront aussi le déplacement.
Toutefois, c’est le volet économique qui devrait être l’axe prioritaire de la visite, surtout au vu de la crise économique écrasante en Espagne d’une part, et de l’explosion des échanges avec le Maroc de l’autre. En 2012, l’Espagne est devenue le premier partenaire commercial du Maroc, surpassant pour la première fois la France. Les échanges commerciaux sont depuis plusieurs années en phase ascendante à l’avantage de l’Espagne. Une question qui sera certainement abordée par les patrons d’une vingtaine d’entreprises espagnoles avec leurs partenaires marocains de la CGEM. La crise économique en Espagne pousse de plus en plus de sociétés et d’entrepreneurs à faire la traversée du Détroit. Nombreux sont les espagnols qui tentent leur chance à Tanger, Kenitra, Casablanca…,  particulièrement dans le bâtiment et les services. De son côté, le Maroc tout en restant ouvert aux investissements espagnols, cherche naturellement à équilibrer un inquiétant déficit commercial qui s’est situé à près de 20,35 MMDH en 2012, soit plus de 1,7 milliard d’euros.