Affaire Cahuzac, un véritable séisme ou un cirque de la surenchère politique ?

L’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, après quatre mois de dénégations, est passé aux aveux hier devant ses juges provoquant une avalanche de réactions.

CahuzacUne atmosphère de crise politique aiguë règne actuellement en France.  L’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, après quatre mois de dénégations, est passé aux aveux hier devant ses juges. Il a reconnu détenir un compte à l’étranger depuis une vingtaine d’années et a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale et blanchiment de fonds provenant d’avantages procurés par une entreprise dont les services ou produits sont pris en charge par la Sécurité sociale. L’ancien ministre s’est résolu à avouer une faute inqualifiable et à demander pardon. « À Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. À mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français, j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus. Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence », a dit Cahuzac sur son blog.

Un aveu qui a provoqué une avalanche de réactions d’abord abasourdies, puis indignées. «Le président de la République prend acte avec grande sévérité des aveux de Jérôme Cahuzac devant les juges d’instruction concernant la détention d’un compte bancaire à l’étranger », a déclaré l’Élysée. Et d’ajouter : « L’ancien ministre du Budget a commis une impardonnable faute morale en niant l’existence de ce compte devant les plus hautes autorités du pays, ainsi que devant la représentation nationale ».

Le parti d’extrême droite, pour sa part, a réagi dans un communiqué affirmant que le président de la République et le gouvernement ne pouvaient ignorer le fond de cette affaire et ses conséquences prévisibles. Evidement que François Hollande savait. Ils le savaient pertinemment bien aussi bien le président de la République que le Premier ministre.

Jean-François Copé, président de l’UMP, a estimé mardi, dans un communiqué, que  « Ce mensonge signe définitivement la fin de la gauche morale et donneuse de leçons. Par ailleurs, il a dit avoir appris avec stupeur le terrible aveu de l’ancien ministre du Budget sur son compte bancaire à l’étranger.

« La question (…) est de savoir si le président de la République, le Premier ministre et les membres du gouvernement étaient au courant et s’ils ont couvert ces faits », poursuit le chef du parti d’opposition.