CDT-FDT: la sainte alliance contre Benkirane

CDT-FDT la sainte alliance contre BenkiraneIl fallait s’y attendre, l’immobilisme tant décrié du gouvernement en matière économique et sociale suscite la grogne. Deux des syndicats les plus représentatifs du pays, la CDT et la FDT ont décidé de ne pas attendre le 1er mai et de battre une nouvelle fois le pavé le 31 mars.

Les deux centrales ont réuni samedi 16 mars leurs Conseil nationaux et le résultat n’a pas été une surprise. La Confédération Démocratique du Travail et la Fédération Démocratique du Travail ont décidé de descendre ensemble dans la rue. Et ce ne sont pas les raisons qui manquent : climat économique morose, vie chère, gel des salaires, chômage galopant, services publics catastrophés, etc. Les syndicats reprochent au gouvernement Benkirane son peu d’empressement à engager un dialogue « sérieux » avec les syndicats. En tête des revendications des syndicats, le respect du droit de grève. Les centrales syndicales exigent l’abrogation de l’article 288 du code pénal réprimant le droit de grève, alors que les pouvoirs publics considèrent que les arrêts répétitifs représentent une « entrave à la liberté du travail ». D’ailleurs, après quelques hésitations, le gouvernement avec l’assentiment des chefs d’entreprises, a mis en œuvre depuis quelques temps sa menace d’opérer des ponctions sur les salaires des grévistes. Si la mesure a eu quelques réussites ponctuelles, elle n’a pas pour autant désamorcé la crise dans les collectivités locales, la justice, l’enseignement…

L’action programmée conjointement par les deux syndicats le 31 mars, n’est certes pas la première. La CDT et la FDT avaient déjà mobilisé des milliers de manifestants en mai dernier dans une « marche pour la dignité ». Mais cette fois, la manifestation exercera d’autant plus de pression sur Benkirane qu’elle intervient dans un contexte où le gouvernement est empêtré dans un inextricable imbroglio socioéconomique et financier.