Maroc Telecom joue aux grandes oreilles de la DGSE au Sahel

sahel-vivendi-espionageMaroc Telecom, premier opérateur de la téléphonie au Maroc avec ses 31 millions d’abonnés, détient également des participations majoritaires dans des opérateurs régionaux au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso et au Cameroun. Il se trouve que dans la plupart de ces pays, la France est directement impliquée dans une guerre contre des groupes terroristes et extrémistes armés qui détiennent plusieurs otages français et menacent sérieusement les intérêts économiques et géostratégiques de l’ancienne puissance coloniale dans la région.
Comme le groupe français Vivendi est majoritaire dans Maroc Telecom avec 53 % de son capital, ce dernier détient de son côté, 51% dans l’opérateur malien Sotelma. Alors, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE- services de renseignements français) cherche à profiter de cette ramification pour mettre sous table d’écoutes les lignes téléphoniques utilisées par des djihadistes afin d’aider les troupes françaises de les traquer sur le terrain au nord du Mali.
Selon des indiscrétions filtrant des services de renseignement français, le président François Hollande pèse de tout son poids sur les hautes autorités marocaines pour que la sortie de Vivendi du groupe Maroc Telecom soit retardée, du moins, jusqu’au début du retrait des forces militaires françaises du front malien, annoncé pour le mois de mars prochain.
Le Président Hollande qui aurait déjà convaincu son ami de classe (Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine) et ancien PDG de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, fait des mains et des pieds pour en faire de même avec les hautes autorités de l’Etat marocain qui détient encore 30% du capital de Maroc Telecom, afin de mettre la main dans la patte pour verrouiller provisoirement la transaction de vente des parts de Vivendi dans Maroc Telecom.
Au moins cinq opérateurs rivalisent depuis un bon bout de temps, pour remporter cette transaction chiffrée à plus de 6 milliards d’Euros. Il s’agit de l’opérateur qatari Q.Tel, déjà actionnaire majoritaire de Tunisiana et de l’algérien Nedjma, de l’émirati Etissalat, du sud coréen KT, de France Telecom (qui contrôle déjà Meditel) et probablement le sud-africain MTN.
Ainsi cette transaction quitte provisoirement le monde du business pour entrer de plain pied dans le giron de la politique géostratégique. Bref, pour Paris, elle est devenue une affaire d’Etat aux dimensions internationales.