Maroc: une décennie sous le signe de la modernisation

Ce 30 juillet, le Maroc célèbre l’anniversaire de l’intronisation du roi Mohammed VI. Un 13ème anniversaire qui offre l’occasion de faire le bilan de plus d’une décennie de règne, placée sous le signe de la modernisation et des chantiers ouverts à travers le pays.
A commencer par l’INDH qui en est à sa cinquième année. L’initiative de développement humain a en effet tiré plusieurs milliers de familles de la pauvreté et de la précarité. Des plaies qui étaient largement répandues dans les régions reculées et les périphéries déshéritées des villes. Cet intérêt accordé à la question sociale n’a pourtant pas éclipsé les grands chantiers d’infrastructures, notamment le renforcement du maillage autoroutier. Ceci a permis de relier les principaux centres urbains du pays. La construction du port de Tanger-Med a été aussi l’un des moments forts de la décennie au Maroc. L’immense ouvrage est en effet l’un des plus grands ports à conteneurs donnant sur la méditerranée. Entre autres, il sert de plateforme d’exportation à l’usine Renault, située à proximité et qui prévoit de porter sa capacité de production annuelle de 170.000 véhicules actuellement à 400.000 à moyen terme. D’autres points ont été marqués au cours de la dernière décennie, particulièrement dans le secteur touristique, avec le chantier de construction de six stations balnéaires sur les deux façades méditerranéenne et atlantique du Maroc. Une audacieuse stratégie industrielle est également menée de front, ce qui a permis d’attirer d’importants investissements étrangers grâce à une fiscalité avantageuse et à la création de zones franches. L’offshoring a ainsi enregistré un trend haussier au cours des dernières années. En témoigne le classement obtenu par le Maroc de meilleure destination 2012 pour les services déplacés à partir de l’Europe, ce qui se traduit par la création de milliers d’emplois pour les jeunes. En matière de transports, le tramway reliant la capitale Rabat à la ville voisine de Salé, et celui de la métropole Casablanca représentent un apport considérable à la mobilité dans les deux plus grands pôles urbains du pays. Dans le domaine de l’industrie de transformation des phosphates, l’OCP qui est leader mondial, a injecté au cours des dernières années des investissements lourds. L’objectif est de concrétiser une ambitieuse stratégie de valorisation des phosphates et de ses dérivés qui constituent une importante source de devises pour le pays.
Parmi les autres chantiers de modernisation qui ont tout aussi bien marqué cette décennie, deux en particulier retiennent l’attention : la transition ayant permis de tourner la page des abus passés des droits de l’homme, et la réforme du statut de la femme et de la famille. Le premier s’était traduit par la création de l’Instance Equité et Réconciliation qui a supervisé l’indemnisation des victimes des violations des droits de l’homme, tout en leur permettant de s’exprimer librement sur les épreuves qu’ils ont subies. Et en la matière, cette expérience a constitué un modèle de justice transitionnelle. Le second chantier a été celui de la révision de la fameuse Moudawana, le code de la famille qui a rétabli la femme dans ses droits et lui a permis d’échapper à la tutelle masculine. Il s’agit-là de percées décisives pour le projet de modernisation de la société et des structures de l’Etat au Maroc, qui auraient été difficiles à atteindre sans l’engagement volontariste de Mohammed VI pour les faire aboutir.