France-Maroc : le sens d’une rencontre inopinée

L’accueil réservé jeudi à l’Elysée par le président fraîchement élu François Hollande au roi Mohammed VI, a une signification simple, c’est la particularité et la continuité de la relation France-Maroc.
En tenant à ce que le souverain marocain soit son premier hôte à l’Elysée, le président français a signifié la perpétuation de cette relation spéciale, soigneusement entretenue entre les deux pays. Le geste est d’autant plus expressif que Mohammed VI était en visite privée en France. Ceci n’a pas empêché le chef d’Etat français de lui réserver un accueil des plus solennels. L’entretien a duré 40 minutes, un laps de temps court par rapport à la densité et à la diversité des relations franco-marocaines, mais suffisant pour faire le tour des grands dossiers de ce partenariat d’exception. D’ailleurs, aussitôt après la rencontre, l’Elysée a rendu public un communiqué au contenu fort et chaleureux. Le président français y a « salué le processus de réforme démocratique, économique et sociale en cours dans le royaume à l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ». Le communiqué de la présidence ajoute que « La France se tient au côté du Maroc dans la voie qu’il a choisie de modernisation économique et d’approfondissement de l’Etat de droit ».
D’un autre côté, tout indique que la France poursuivra son soutien au royaume sur les principaux dossiers diplomatiques, que ce soit celui du partenariat du Maroc avec l’Union européenne ou celui avec l’ONU sur la question du Sahara. Sur ce dernier dossier, Paris garde une position remarquable par sa clarté autant que par sa fermeté. Ainsi, aussitôt après l’annonce par Rabat du retrait de sa confiance au médiateur Christopher Ross, le gouvernement socialiste français a tenu à clarifier encore plus les choses. Le 18 mai, Paris a assuré que la France réitérait « son appui au plan d’autonomie marocain ». Un plan qui demeure « la seule proposition réaliste aujourd’hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution dans le cadre des Nations unies ».