L’Afrique au centre du Dialogue stratégique Maroc- USA

Le Maroc et les États-Unis impriment une dimension africaine à leur Dialogue stratégique, concrétisée par la réunion mardi à Washington, du groupe de travail Afrique relavant de ce Dialogue, avec la participation d’une délégation interministérielle conduite par Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de la coopération africaine.

Cette première session du groupe de travail Afrique fait suite à la décision prise, en septembre dernier, par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Nasser Bourita, et le Secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, de relancer le Dialogue stratégique Maroc-États Unis.

Mohcine Jazouli a rappelé, au cours de cette rencontre à laquelle la délégation américaine était présidée par le secrétaire d’État adjoint pour les affaires africaines, Tibor Nagy, que l’Afrique figure « en tête des priorités de la politique étrangère du Maroc ».

La réintégration du Royaume à l’Union africaine, en janvier 2017 en est le témoignage, a ajouté Mohcine Jazouli, notant qu’aujourd’hui, « plus de 100 entreprises marocaines opèrent dans pas moins de 42 pays africains, à la faveur d’un investissement de 4 milliards de dollars, sur une période 15 années ».

Cette projection africaine du Royaume « est fermement adossée à une conviction profonde qui veut que le développement socio-économique des pays africains et la création de postes d’emploi contribueront à faire face aux défis que posent l’extrémisme, le radicalisme, le terrorisme l’immigration illégale et l’instabilité politique ».

Grâce à une vision multiforme de la coopération avec le continent, « le Royaume du Maroc a démontré toute l’ampleur de son leadership pour ce qui est des questions sécuritaires sur la base de stratégies pertinentes et judicieuses visant à combattre le terrorisme tout en veillant à consolider la coopération, dans ce domaine, avec les Nations-Unies, les États-Unis et bien d’autres pays alliés », a indiqué M. Jazouli.

Pour faire face à l’extrémisme religieux, a-t-il poursuivi, le Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, joue un rôle « extrêmement important » dans la promotion d’un Islam tolérant inspiré des principes du juste milieu, en rappelant que les liens spirituels, historiques et culturels unissant le Royaume au reste de l’Afrique sont tout aussi solides grâce à la principale branche soufie de l’Islam, la Tariqa Tidjanya, notamment en Afrique de l’ouest.

Dans un registre géostratégique plus large, Mohcine Jazouli a fait observer que le continent africain attire, grâce à ses énormes potentiels, plusieurs puissances et économies émergentes qui ont augmenté leur coopération avec les pays africains.

Dans ce sens,le ministre a mis en avant la convergence de la politique africaine des États-Unis avec les priorités du Royaume dans le continent, les deux pays œuvrant à la promotion du commerce et des investissements, tout en combattant le terrorisme et en travaillant en faveur d’un meilleur ciblage du soutien financier destiné à l’Afrique.

Si les deux pays mettent en synergie leurs moyens, leurs outils et connaissances de l’Afrique, ils seront « en mesure de concrétiser ensemble ces objectifs stratégiques, dans le cadre d’une coopération triangulaire en faveur du continent », a insisté le ministre délégué chargé de la coopération africaine.

Pour lui, la conclusion principale des  travaux du groupe de travail Afrique  Maroc-États Unis « fait ressortir une foi commune en l’avenir de l’Afrique et une conviction profonde que les deux nations peuvent œuvrer ensemble pour faire du continent une terre de stabilité, de démocratie et de développement socio-économique ».