PJD : Hormis les finances, tous les autres portefeuilles sont négociables

Pas de négociations sur le département clé des finances. Il hors de question pour l’état-major du Parti Justice et Développement chargé de former le prochain gouvernement, de céder à l’un de ses trois alliés, le département de l’Economie et des finances. Tous les autres portefeuilles sont négociables, a tenu assurer le secrétaire général du PJD et chef désigné du gouvernement, Abdelilah Benkirane. Ce dernier veut éviter à tout prix, de tomber dans le même piège que son allié istiqlalien, Abbas El Fassi, le Premier ministre sortant qui regrette d’avoir attribué le département de l’économie et des finances à Salaheddine Mezouar, chef du RNI. Le nouveau chef du gouvernement n’exclue pas pour autant, la possibilité de céder à chacun des quatre partis formant son cabinet, un ministère important « en tenant compte de son cumul par rapport au gouvernement sortant et cela pour ne pas provoquer de rupture dans les chantiers structurants ».
Si les tractions autour de la répartition des 25 à 30 portefeuilles à pourvoir au sein du futur gouvernement et la désignation de leurs titulaires trainent encore au moins pour une semaine, les chefs des quatre partis ont pu trancher lors de leur réunion lundi soir au siège du PJD au quartier des Orangers à Rabat sur la présidence de la Chambre des représentants. Selon les premières indiscrétions, ce poste important a été décroché par le Parti de l’Istiqlal. Son titulaire n’est autre que karim Ghallab, député et ministre sortant de l’équipement et du transport. Les noms d’autres postulants non retenus sont l’istiqlalienne, Yasmina Baddou, l’actuel chef de cabinet de Abbas El Fassi et ancien président de la commission parlementaire des finances, Mustapha Hannine aisni que Noureddine Mediane, lui-aussi membre du comité exécutif du PI. Ce poste était également convoité par le chef du Mouvement Populaire, membre de la coalition gouvernementale, Mohand Laenser qui, à sa sortie de la réunion de lundi, a déclaré l’air déçu, que la présidence de la chambre basse est revenue à la majorité. Au niveau de la répartition des portefeuilles, le PJD souhaite s’adjuger à l’instar du PI et du MP, les ministères de la justice, de l’éducation nationale, de l’habitat et de la santé, des départements ayant plus d’incidences directes sur la population.
Dans la configuration de son futur cabinet, le chef du PJD, Benkirane compte radier  les postes honorifiques des ministères d’état, dont les titulaires jouaient le rôle de figurants dans les précédents gouvernements. Après avoir pu former sa coalition avec les trois autres formations (PI, MP et PPS) pour s’assurer une majorité confortable (217 sièges) et pourvoir obtenir sans grande difficulté le vote de confiance au parlement, Benkirane compte  d’ici la fin de cette semaine, soumettre à l’appréciation du Roi, la liste de son gouvernement.
Le plus important durant cette phase cruciale de l’histoire du pays, a soutenu Benkirane, demeure « la formation d’un gouvernement fort et homogène regroupant des membres reconnus pour leurs honnêteté, compétence et expérience ».