Les vacances de luxe à Marrakech du super flic lyonnais Michel Neyret

Le Numéro 2 de la police judiciaire (PJ) française à Lyon défraie la chronique depuis plusieurs jours après être tombé dans les filets de l’Inspection générale des services (IGS – la police des polices). Parmi les griefs que l’on reprocherait au commissaire Michel Neyret, des vacances de luxe qu’il se serait fait payer par Gilles Benichou, un truand de la pègre lyonnaise, pour la bagatelle de 30.000 euros (330.000 DH).Le super flic lyonnais  n’hésitait pas aussi à s’afficher au volant de Ferrari ou de Rolls Royce dans des balades en Côte d’Azur.

Sauf que les voitures de luxe n’étaient pas à lui, mais à un escroc notoirement connu des policiers lyonnais, Stéphane Alzraa qui prêtait également à Neyret, sa luxueuse villa dans la région cannoise. Les deux  truands ont  été eux aussi, mis en examen pour « corruption active et association de malfaiteurs », et écroués vendredi dernier à Grasse (Alpes-Maritimes).Le commissaire Neyret a reconnu devant le juge d’instruction, avoir été invité plusieurs fois par de présumés truands sur la Côte d’Azur et avoir bénéficié d' »avantages » dont « le voyage à Marrakech » payé par Benichou. Plus grave encore, l’ex-commissaire divisionnaire aurait détourné de la drogue saisie par ses services avant qu’elle ne soit mise sous scellés, pour rétribuer avec, ses indicateurs ou la revendre et alimenter ses comptes bancaires en Suisse.Soupçonné de corruption, trafic d’influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournement de biens et violation du secret professionnel, l’ex-numéro 2 de la PJ de Lyon a été suspendu mardi de ses fonctions. Il a été le jour même, écroué et placé dans les quartiers VIP de la prison parisienne de la Santé, au terme de quatre jours de garde à vue au QG de l’IGS.

La chute de Michel Neyret a entraîné le départ de son patron, Claude Catto, chef de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon qui sera remplacé par l’actuel directeur de la PJ d’Orléans, Francis Choukroun. Mardi, le chef de l’antenne grenobloise de la PJ, Christophe Gavat, a été mis en examen pour détournement de scellés, vol et association de malfaiteurs, et placé sous contrôle judiciaire. Il est soupçonné d’avoir récupéré de la résine de cannabis pour rémunérer un informateur, sur ordre de Michel Neyret.

Cette affaire est l’aboutissement d’une enquête partie de Paris sur un trafic international de cocaïne et que le Numéro deux de la PJ lyonnaise, n’a pas vue venir. Considéré il y a peu encore comme un « super flic », Michel Neyret est soupçonné d’avoir érigé en un système particulièrement rodé, le recours à des prélèvements sur les saisies de cannabis pour récompenser les truands. Mais les enquêteurs cherchent à savoir si le commissaire revendait la drogue à des fins d’enrichissement personnel. Neyret est aussi supposé de ne pas avoir agi seul. D’autres policiers ainsi que sa femme auraient également «trempé» dans ces affaires. L’épouse du commissaire a été inculpée samedi pour recel de corruption et association de malfaiteurs. Elle a été remise en liberté sous contrôle judiciaire. Cinq autres policiers de la région lyonnaise sont toujours en garde à vue. Il s’agit du patron de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la PJ lyonnaise, du chef de son antenne grenobloise, tous deux commissaires et d’un commandant de police, adjoint de l’antenne grenobloise. L’affaire qui ébranle la police est loin d’être terminée.