Le CCG offre-t-il au Maroc une alternative à l’UMA ?

Alors que l’ambitieux projet d’Union du Maghreb Arabe (UMA) est au point mort depuis son lancement en Février 1990 à Marrakech, en raison notamment du blocage du règlement du conflit du Sahara. Face à ce blocage, le Maroc a été contraint de tourner son regard en quête d’opportunités concrètes pour une véritable intégration régionale. De 1990 à nos jours, le royaume chérifien a ainsi pu consolider ses liens avec l’Union européenne (UE) en obtenant le statut avancé et a scellé des accords de libre échange avec la Turquie et un groupe arabe (Tunisie, Egypte et Jordanie) et négocie actuellement un accord similaire avec le Canada. Au moi de mai dernier, une nouvelle opportunité s’est offerte au gouvernement marocain. Elle provenait du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) qui a invité le Maroc et la Jordanie à devenir membres du club des monarchies pétrolières du Golfe. Rabat a hésité un certain temps avant de faire un  pas en direction du  richissime club qui comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman et Qatar. Dès l’annonce de la possibilité d’adhésion du Maroc au CCG, même si l’invitation provenait des chefs d’état du Golfe, la caste du  tout-Alger a commencé à éternuer, frisant le rhume de cerveau. Les dirigeants algériens et leurs médias ont tous crié au loup, en prétendant comme toujours, qu’il s’agirait ni plus ni moins, d’une alliance contre l’Algérie et ses intérêts vitaux. Une telle adhésion, estime-t-on à Alger, serait de nature à renforcer le poids économique et militaire du Maroc dans la région au détriment de son voisin de l’Est. Ils semblent oublier que le Maroc, en tant qu’Etat souverain, est libre de choisir sa destinée et de défendre ses propres intérêts surtout lorsque son intégrité territoriale est mise en péril par l’un de ses voisins. Ce dimanche, le chef de la diplomatie marocaine, Taib Fassi Fihri était ainsi à Djeddah pour jeter les premiers jalons d’un nouveau partenariat qui pourrait être plus profitable au Maroc et pourrait être le prélude à une future adhésion en bonne et due forme. La réunion de Djeddah a permis l’examen d’un plan quinquennal de développement économique de cinq ans pour soutenir le Maroc et la Jordanie. Aucun détail n’a filtré sur le volume de ce soutien. Une question qui sera sûrement examinée par des groupes de travail et des commissions spécialisés chargés d’étudier les procédures d’adhésion des deux Royaumes au CCG, et de prospecter les domaines de coopération à soumettre au conseil supérieur, plus haute instance décisionnelle du CCG.
Après avoir longtemps attendu et épuisé toutes les voies de recours pour que le projet maghrébin prenne sa vitesse de croisière, mais devant le constat que ce projet n’a toujours pas démarré vingt ans après sa naissance, et que les frontières avec son voisin algérien sont toujours fermées depuis 1994, le Maroc n’est-il pas en droit de chercher ses partenaires ailleurs que dans le Maghreb Arabe qui n’a rien fait pour l’aider à parachever son intégrité ?  Pire encore, ce sont les frères et voisins algériens qui ont tout fait pour balkaniser le Maroc en cherchant à l’amputer de son Sahara. Pour le Maroc et dans les conditions actuelles, le ciel sera sûrement bien plus clément du côté de l’orient…

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