Langues d’enseignement: la froide réplique d’Azziman à Benkirane

Omar Azziman a bien choisi le moment pour recadrer le chef du gouvernement sur la question des langues de l’enseignement, trois semaines après la sortie tonitruante de Benkirane contre le ministre de l’Education nationale, Rachid Belmokhtar.

omar-azzimanPrésidant le Conseil supérieur de l’éducation et de la formation (CSEFRS) lundi, Omar Azziman a répondu indirectement au chef du gouvernement. Abdelilah Benkirane avait, en effet, publiquement désavoué Belmokhtar sur la note adressée par ce dernier aux directeurs des académies régionales pour l’enseignement des mathématiques et des sciences physiques en langue française au lycée.

Dans sa sortie contre le ministre Belmokhtar, le chef du gouvernement avait laissé entendre que cette décision était de nature à menacer la langue arabe. Un message clair pour s’attirer les faveurs des milieux conservateurs qui considèrent cette question d’un point de vue idéologique.

Toutefois, Omar Azziman a sorti un argument imparable, assurant que la question des langues d’enseignement est contenue dans la vision stratégique de l’enseignement mise au point par le CSEFRS et présentée au Roi qui l’a remise au Chef du gouvernement pour être appliquée.

Omar Azziman s’est référé au discours royal du Trône, dans lequel le souverain avait indiqué : «Or, contrairement à ce que prétendent certains, l’ouverture sur les langues et les autres cultures, ne portera aucunement atteinte à l’identité nationale. Bien au contraire, elle contribuera à l’enrichir, d’autant plus que l’identité marocaine est, grâce à Dieu, séculaire et bien enracinée, et qu’elle se distingue par la diversité de ses composantes, qui s’étendent de l’Europe jusqu’aux profondeurs de l’Afrique.

« Même si j’ai étudié dans une école marocaine suivant les programmes et les cursus de l’enseignement public, je n’ai aucun problème avec les langues étrangères. La Constitution, qui a été votée par les Marocains, appelle à l’apprentissage et à la maîtrise des langues étrangères en ce qu’elles sont des moyens de communication, d’insertion dans la société de la connaissance et d’ouverture sur l’esprit du temps.»