Ce que cache la sortie de Benkirane contre Belmokhtar

belmokhtarLe chef du gouvernement a bien choisi le moment et le lieu pour remettre à sa place le ministre de l’Education nationale sur la question de l’enseignement en français.

Si Abdelilah Benkirane a choisi une apparition publique pour dire au ministre Rachid Belmokhtar que sa note contestée était annulée, c’est pour s’attirer les faveurs des milieux conservateurs, selon les observateurs.

Le courrier du ministre Belmokhtar demandait aux directeurs des académies régionales de se préparer à introduire, à la rentrée 2016, l’enseignement des mathématiques et des sciences physiques en langue française au lycée. Ceci concerne le tronc commun en technologie et dans les sections technique et industrielle.

Devant la caméra, le chef du gouvernement a avancé en prenant l’opinion à témoin. Il a fait valoir sa qualité de chef du gouvernement pour affirmer qu’il était conscient des causes qui risquent d’allumer des incendies. Ce qui sous-entend que l’enseignement en français de matières techniques pointues en est une.

En fait, le chef du gouvernement ne fait qu’apporter de l’eau au moulin de ceux qui idéologisent le débat sur les langues de l’enseignement, sous prétexte que la langue arabe est menacée. Les intentions électoralistes ne sont pas loin non plus.

Pour leur part, les membres de la Coalition nationale pour la langue arabe au Maroc doivent se frotter les mains. Ce sont ceux qui décrient la note du ministre Belmokhtar, la qualifiant de menace pour la sécurité pédagogique et linguistique, qui sont les derniers à se soucier de l’intérêt des étudiants et de leur avenir, estiment les observateurs.