Marche verte : un discours royal en guise de feuille de route pour l’avenir du Sahara

Le roi Mohammed VI a souligné la nécessité d’opérer une rupture avec l’économie de rente et des privilèges au Sahara et à mettre en œuvre la régionalisation avancée après que le Maroc ait atteint le stade de la maturité, tout en assurant que le Maroc fera face « avec fermeté et rigueur » à toutes les tentatives visant à remettre en question le statut juridique du Sahara marocain.

discours-marche-verteLe Maroc a créé les conditions d’intégration totale des provinces du Sud au sein de la mère patrie, ce qui permet la mise en œuvre du modèle de développement de ces provinces et de la régionalisation avancée, a souligné le souverain dans le discours  adressé vendredi soir à la Nation, à l’occasion du 40ème  anniversaire de la Marche verte.

En appui à cette orientation stratégique, le Roi Mohammed VI a annoncé avoir chargé le gouvernement de restructurer le dispositif de soutien social dans les provinces du Sud pour le rendre plus transparent et plus équitable. De même, tous les moyens seront mobilisés pour la réalisation de grands chantiers et de projets sociaux et médico-éducatifs dans les régions de Laâyoune Sakia El-Hamra, Dakhla Oued Eddahab et Guelmim-Oued Noun.

Le roi Mohammed VI a également annoncé la réalisation de projets d’envergure, avec le renforcement du réseau routier de la région, la réalisation d’une voie expresse aux normes internationales entre Tiznit, Laâyoune et Dakhla. De cette façon, les fils des provinces du Sud disposeront des moyens nécessaires « pour gérer leurs propres affaires et montrer leur capacité à assurer le développement de la région ».

Ainsi, le Sahara renforcera son rayonnement comme centre économique et comme trait d’union entre le Maroc et son prolongement africain. Ceci au moment où les populations de Tindouf « continuent à endurer les affres de la pauvreté, de la désolation et de la privation et à pâtir de la violation systématique de leurs droits fondamentaux ».

Dans ce sens, « comment expliquer la richesse insolente des leaders du séparatisme, qui possèdent des biens immobiliers et disposent de comptes et de fonds en banque en Europe et en Amérique latine, et pourquoi l’Algérie n’a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40.000 individus, soit l’équivalent de la population d’un quartier de taille moyenne dans la capitale Alger ? », s’est demandé le souverain. « Cela veut dire qu’en quarante ans, elle n’a pas pu ou n’a pas voulu doter ces populations de quelque 6000 logements pour préserver leur dignité, soit une moyenne annuelle de 150 unités de logement ».

Le souverain a aussi rappelé l’initiative d’autonomie pour le Sahara présentée par le Maroc, et dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité, faisant remarquer que son application reste tributaire de l’impératif de parvenir à une solution politique définitive dans le cadre des Nations Unies. Toutefois, « il se leurre celui qui attend du Maroc qu’il fasse une toute autre concession », a insisté le souverain.