Régionales : une victoire au goût amer pour le PJD

Grand vainqueur des élections communales du 4 septembre, le PJD savoure aujourd’hui une victoire au goût amer après le vote à la présidence des Régions. Entre marchandages partisans et duplicités des alliés, le parti du chef du gouvernement a vu ses ambitions politiques voler en éclats au profit de son grand rival de l’opposition, le PAM.

pam

Dix jours après le scrutin du 4 septembre, que certains ont peut-être hâtivement qualifié de raz de marée islamiste dans les principales villes du pays, le renversement de situation aux élections régionales est particulièrement pénible pour Abdelilah Benkirane. Les résultats sont sidérants : Sur 12 Conseils, son parti n’a récolté la présidence que dans 2 régions, alors que son farouche adversaire du PAM en a raflé 5.

Plus incommodant encore pour le parti islamiste, c’est le fait de voir que les deux figures de proue du PAM, Mustapha Bakkouri et Ilyas Omari ont enlevé la présidence de deux principales régions du pays, Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan. La formation d’Abdelilah Benkirane, arrivée pourtant en tête des élections du 4 septembre avec plus de 25% des suffrages, n’a obtenu la présidence que dans deux régions, Rabat-Salé-Kenitra et le Draâ-Tafilalet.

Bien sûr, le parti de Benkirane a été victime de « tirs alliés », notamment la défection de certains grands électeurs du RNI. Des votes du parti de la colombe, membre de la majorité, sont allés en faveur du PAM, à Casablanca et Tanger. Cette fois, le vote public a réduit les tripotages habituels. Mais le PJD n’a-t-il pas participé lui-même à ce jeu dangereux en nouant des alliances contre-nature au niveau local ?

Les instances décisionnelles du PJD devraient se réunir ce mardi pour examiner ces résultats et, surtout, faire une évaluation des alliances fragiles qui vacillent à la première épreuve.

Des alliances qui ont également fait des dégâts du côté du parti de l’Istiqlal, dont le versatile dirigeant, Hamid Chabat, cherche encore son camp.