La finance participative sous l’oeil scrutateur des oulémas

Finance participative, banques islamiques, les appellations sont différentes mais l’objet est le même: se doter d’un nouveau levier financier et bancaire, tout en veillant à ce qu’il soit conforme aux préceptes de la charia afin de garantir la crédibilité des produits et services proposés.

bank-al-maghribLe cadre juridique de ces nouveaux produits vient d’être tracé, avec la mise en place d’un « Comité de la Charia pour la finance participative » relevant du Conseil supérieur des Oulémas. Le dahir complétant la loi sur la finance islamique, publié au BO, prévoit la création d’un comité composé de 10 membres qui seront conseillés par cinq experts.

Cette dualité traduit le souci du législateur de doter cet organe, à la fois d’oulémas reconnus pour leurs connaissances approfondies des préceptes de la charia islamique, et d’experts compétents dans les domaines du droit, de la finance participative, des services bancaires, des assurances et du marché des capitaux.

Le comité est habilité à se prononcer sur la conformité avec la charia des produits et services participatifs proposés par les établissements financiers. Takaful, sukuks sont autant de formules de la finance participative au sujet desquelles le comité est appelé à émettre des avis sur leur conformité à la législation en vigueur et aux préceptes de la charia islamique.

Les experts estiment qu’avec ces nouveaux produits, le potentiel de mobilisation de l’épargne nationale devrait être significativement boosté, en plus des capitaux en provenance des pays arabes du Golfe.

Cependant, pour ne pas laisser place aux amalgames et éviter de pénaliser les banques classiques, les établissements devant proposer ces produits et services nouveaux porteront la dénomination de « banques participatives», sans référence aux termes « halal» ou « islamiques» adoptés dans d’autres contrées.