Grève : Benkirane dos au mur

Cette fois, le gouvernement prend très au sérieux la grève générale décrétée par les principaux syndicats pour le 29 octobre, l’équipe Benkirane cherchant à en faire assumer les conséquences aux centrales syndicales elles-mêmes après avoir épuisé tout espoir de compromis avec elles.

khalfi-declarationLe porte-parole du gouvernement a traduit la fermeté de l’exécutif. « Aucune entrave à la liberté du travail ne sera permise ». Si la grève est un droit constitutionnel, « aucune restriction à la liberté de travailler ne sera permise », a mis en garde Mustapha El Khalfi. Les syndicats participant au débrayage de mercredi: UMT, FDT, CDT et UGTM sont donc tenus de respecter le « choix des travailleurs qui ne souhaitent pas observer la grève », a malicieusement glissé le ministre de la Communication.

La déclaration d’El Khalfi faite à l’issue du Conseil de gouvernement de jeudi, trahit un ultime espoir de l’équipe Benkirane. Celui de voir les rangs des salariés et des fonctionnaires divisés le jour fatidique de la grève. Le ministre ne l’a pas directement mentionné, mais l’exécutif peut recourir aux prélèvements sur salaires qu’il n’a pas hésité à employer par le passé. Un moyen dissuasif pour de nombreux employés et contre lequel les syndicats eux-mêmes demeurent impuissants.

Le ton est même monté d’un cran lorsqu’El Khalfi a signifié que la grève programmée pour mercredi était « injustifiée et incompréhensible ». Le gouvernement demeure attaché à « l’exécution de ses engagements dans le cadre du dialogue social », selon le ministre pour qui la question litigieuse de la réforme des régimes de retraite « n’est toujours pas tranchée ».

Cet argument est balayé d’un revers de la main par les syndicats qui pointent l’exécutif non seulement sur la réforme du système de retraites, mais également dans la détérioration des conditions sociales des salariés. Le revenu des travailleurs et des employés n’arrive plus à suivre la hausse effrénée des prix et la cherté de la vie, plaident-ils.