HRW : cinglant camouflet pour l’Algérie et le Polisario

Le camouflet asséné au Polisario et à l’Algérie est cinglant, d’autant plus qu’il émane de Human Rights Watch. L’ONG internationale a en effet dénoncé la loi martiale et l’esclavage en cours aujourd’hui encore dans les camps de Tindouf, et la responsabilité directe d’Alger dans ces abus qui se déroulent sur son territoire.

tindouf-hrwL’organisation de défense des droits humains qui a finalement pu effectuer une mission dans les camps de Tindouf pour la première fois depuis plusieurs années, a conclu à l’existence de « vestiges de l’esclavage » dans les camps placés sous le contrôle du Polisario. Pire encore, les dissidents sahraouis dans les camps qui osent exprimer un avis différent de la ligne stalinienne tracée par la direction du Front soutenu par Alger, sont systématiquement réprimés.

Le rapport présenté par HRW à l’issue de sa mission fait état du recours dissuasif aux tribunaux militaires pour étouffer toutes les voix dissonantes. Les sahraouis sont « confrontés à des restrictions de certains de leurs droits », selon HRW. En tête desquels la liberté d’expression et de mouvement. Des droits élémentaires et pourtant totalement bannis dans les camps de Tindouf. Et là encore, l’Algérie est mise en cause par HRW. Alger doit « reconnaître publiquement sa responsabilité légale de veiller au respect des droits de toute personne se trouvant sur son territoire », indique le rapport.

En fait, HRW semble ne pas se faire trop d’illusions à ce sujet, au moment où les autorités algériennes refusent obstinément la constitution d’une « commission d’enquête indépendante » sur ce que les médias algériens appellent la décennie noire. L’objectif de HRW est de faire la lumière sur les dizaines de milliers de morts et de disparus de la guerre civile pendant les années 90. Mais, «jusqu’à maintenant, l’Algérie n’a pas entamé une telle démarche », a regretté Eric Goldstein, le directeur adjoint de la région MENA à HRW. « On espère que cela viendra» afin de «donner un peu de vérité aux familles qui souffrent autant».