L’annonce des manœuvres African Lion 2015 crée de grands remous à Alger

L’annonce de l’organisation de janvier à mars 2015 à Agadir, des manœuvres militaires par l’armée américaine et marocaine, a suscité de profonds remous doublés de grandes inquiétudes dans les hautes sphères du pouvoir en Algérie.

LABASS-CONFIDENTIEL-Manoeuvres
African Lion 2015 est le nom de code de ces manœuvres, qualifiées du  plus grand exercice militaire jamais organisé par les forces armées des Etats-Unis en Afrique. Les manœuvres militaires conjointes qui impliquent 350 marines et 150 éléments des Forces Armées Royales (FAR) en plus de ceux de quinze pays d’Europe et d’Afrique à titre d’observateurs, incluront des entraînements dans le domaine technique ainsi que dans la stratégie de la guerre. De même, il y aura un transfert de compétences entre les deux armées en matière de renseignements militaires.

« Africa Lion 2015 va incorporer des exercices concernant l’utilisation des avions F-16. Cette formation sur le Majestic Eagle est le plus grand exercice planifié jamais connu », a précisé le sergent-major des US Marines, Tchad McMeen.

Bien entendu, l’information n’est pas passée inaperçue chez le voisin algérien, où les hauts responsables civils et militaires et les médias sont à l’écoute de tout ce qui se passe sur le sol du Royaume chérifien.

Depuis l’annonce de ces manœuvres, nous confie un diplomate occidental basé à Alger, un grand remue-ménage est constaté dans les QG de l’armée et des services de renseignements militaires algériens (DRS).

Les généraux algériens, commente-t-il, cherchent à deviner l’objectif  attendu par les Américains à travers l’organisation de telles manœuvres au Maroc, que les Algériens considèrent comme étant actuellement leur principal rival au plan géostratégique et militaire dans la région.

Les mêmes interrogations, ajoute le diplomate fin connaisseur du Maghreb, taraudent l’esprit des hommes politiques et les médias algériens qui donnent toute l’impression d’être complètement déboussolés par le niveau élevé de la coopération surtout militaire et diplomatique qu’entretient Washington avec le Royaume chérifien.

L’élite politique et sécuritaire en Algérie s’était grandement réjouit de l’annulation, à l’initiative du Maroc, de l’édition 2013 de ces manœuvres en réaction à la proposition de l’administration Obama d’élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.

A présent, les gouvernants d’Alger sont pertinemment convaincus que ce n’était que partie remise et que le Maroc est bel et bien, un allié stratégique majeur hors-OTAN des USA.