La diplomatie marocaine et son premier examen de passage à l’ONU

Security Council Meeting:  The situation in AfghanistanLa machine diplomatique marocaine semble avoir marqué des bons points avant l’ouverture ce lundi à New-York, d’une session qui s’annonce houleuse, du Conseil de Sécurité de l’ONU.

C’est un véritable examen de passage auquel est confrontée la diplomatie marocaine sous l’ère du gouvernement islamiste d’Abdelilah Benkirane.

L’agenda est très chargé pour les diplomates marocains auprès de l’ONU puisque c’est à partir de ce lundi que s’ouvre le débat au Conseil de sécurité, sur le projet de résolution américain appelant à l’élargissement des attributions de la MINURSO pour les étendre à la surveillance des droits de l’homme au Sahara marocain et dans les camps de Tindouf. De 1991 à la date d’aujourd’hui, la mission de cette agence onusienne se limitait au seul contrôle du cessez-le-feu.

Au menu du CS figure également la discussion du rapport de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross sur les résultats de sa dernière tournée en Afrique du Nord qui s’est chevée début avril. Le Conseil de sécurité devrait également se prononcer le 25 avril, sur le renouvellement du mandat de la MINURSO.

Parmi tous ces thèmes, l’action de la diplomatie marocaine s’est surtout focalisée sur le projet de résolution américain qui a suscité un tollé parmi la classe politique et au sein de la société civile au Maroc. La diplomatie marocaine craint que le changement du mandat de la MINURSO ne la transforme en une autorité au-dessus de l’Etat marocain qui sera alors contraint de céder une partie de sa souveraineté à une organisation internationale.

Pour l’instant, le Maroc a déjà réussi à rallier à sa position au moins deux des cinq membres du groupe des Amis du Sahara, à savoir la France et l’Espagne. Ces deux pays qui connaissent mieux que n’importe quel autre pays, le dossier du Sahara, en tant qu’anciennes puissances coloniales, ont en effet émis des réserves au sujet du projet de résolution américain dans sa mouture initiale.

Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Gracia Margallo a affirmé dimanche, que le rejet de cette proposition par deux membre du groupe, est suffisant pour rendre « difficile son adoption, sachant que la règle dans le groupe est le consensus ».

L’Espagne considère le projet américain « non viable » et se prononce plutôt pour la recherche de formules alternatives à cette proposition.
La France a, elle aussi, réitéré par la voix de son département des A.E, son soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, saluant les « importantes avancées » réalisées par le Maroc en matière de promotion et de respect des droits de l’Homme.

Des positions jugées raisonnables par les observateurs, face au silence qu’observent la communauté internationale et des agences spécialisées de l’ONU au sujet des violations des droits de l’homme en Algérie et dans les camps de Tindouf, où les ONG des droits humanitaires ne sont pas les bienvenues et où le HCR n’a jamais été autorisé par Alger et le Polisario, de procéder à un recensement de la population sahraouie.