Najat Vallaud Belkacem pour l’égalité professionnelle

L’égalité hommes-femmes est aussi une affaire économique qui reste une dimension méconnue et sur laquelle il faut insister.

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem promet des sanctions dans les six mois aux entreprises qui ne luttent pas efficacement contre les inégalités de salaires hommes/femmes. « Les inégalités de salaires à poste égal ne représentent que 9%. Ce sont les plus insupportables », déclare la Ministre à l’occasion de la Journée de la Femme. « Quand nous sommes arrivés au pouvoir, la moitié des entreprises n’avait même pas encore fait l’effort de rédiger un diagnostic, comme la loi l’exige. En décembre dernier, nous avons changé les procédures de contrôle sur les entreprises pour les rendre plus efficaces », assure-t-elle. « Il y aura des sanctions dans six mois si rien ne se passe », martèle la Ministre chargée des droits de la femme, précisant que ces sanctions pourront aller jusqu’à 1% de la masse salariale. « Cela devrait être dissuasif! », s’exclame-t-elle. Evoquée pendant la campagne présidentielle par François Hollande, « la suppression des exonérations (des cotisations sociales) reste une piste sérieuse », affirme-t-elle encore.

Pour sa part le chef de file de la délégation patronale de la négociation sur la qualité de vie au travail, Benoît Roger-Vasselin déclare que : « Mme Vallaud-Belkacem, la Ministre chargée des droits de la femme prend la parole le 8 mars. Elle est dans son rôle ». Et d’ajouter : « Quant à eux, les partenaires sociaux travaillent activement sur cette question depuis plus d’un an et espèrent aboutir avant la fin du mois de juin. Les entreprises ont toujours été opposées, surtout dans la conjoncture très difficile qu’elles traversent actuellement à toute mesure qui de près ou de loin touche les allègements de charges, ce qui aggraverait plus encore la situation ».

Ce responsable du Medef, la plus grande organisation patronale de France, concernant l’éventualité de suppressions d’exonérations citant en exemple les mesures incitatives prévues pour les contrats de génération souligne que : « Nous avons toujours été beaucoup plus favorables aux mesures incitatives plutôt qu’aux mesures de sanctions vis-à-vis des entreprises, ce qui ne paraît pas être la bonne manière ».

A noter que l’égalité professionnelle est le premier chantier dans le projet de loi cadre sur l’égalité hommes et femmes de la Ministre des droits des femmes. Najat Vallaud-Belkacem est revenue sur le contenu de son projet qui doit être présenté en mai prochain.

Elle précise que : « le projet de loi que nous présenterons abordera plusieurs dimensions : une meilleure protection pour les femmes victimes de violences, aller un peu plus loin sur la question de la parité dans les partis politiques et une dimension égalité professionnelle pour faire en sorte que les congés parentaux soient mieux répartis entre hommes et femmes ».

Pour la porte-parole du gouvernement : « le chantier numéro un, c’est l’égalité professionnelle. Tant qu’on admettra que des femmes soient payées moins que des hommes, on acceptera toutes les inégalités. Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 10 % des créateurs d’entreprises innovantes. C’est un gâchis à la fois individuel et collectif pour l’économie. L’égalité entre les hommes et les femmes est d’abord une question de principes. Rien ne peut ainsi justifier qu’une femme soit moins rémunérée à travail égal ».