Algérie: Délires d’un président aux abois

Le président algérien Abdelmajid Tebboune s’est livré à une opération de diversion qui a fait rire plus d’un, alors que le pays est confronté à l’une de ses plus graves crises, exacerbée par la chute brutale des prix du pétrole dont l’Algérie tire la totalité de ses devises.

Abdelmajid Tebboune, dont la légitimité est contestée par une large partie des Algériens, a saisi l’occasion du sommet virtuel du mouvement des pays non-alignés, lundi, pour faire au Conseil de sécurité une demande ahurissante.

Sans sourciller, il a appelé l’organe onusien à adopter « dans les plus brefs délais, une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental».

Ce tour de passe-passe éculé ne trompe plus personne. Faire le parallèle entre les conflits en Libye et en Palestine avec celui du Sahara (où l’Algérie instrumentalise le polisario, et où aucun coup de feu n’a été tiré depuis trois décennies), est une supercherie spécifiquement algérienne qui tente peu de monde. Et surtout pas le Conseil de sécurité – si par miracle il prête une quelconque attention aux délires du président algérien.

Certes, la manœuvre de Abdelmajid Tebboune est grossière, mais cette fuite en avant semble être la seule option qui reste à un président aux abois, face à la situation explosive dans le pays. Le hirak de la rue algérienne n’a été que provisoirement stoppé par la pandémie du Covid-19, alors que le tarissement des pétrodollars laisse peu de marge à un régime militaire qui veille à entretenir sa façade civile.