La France socialiste se repositionne au Maghreb

maroc-France-visiteDans le souci de ménager le chou et la chèvre, le président français, le socialiste François Hollande qui a choisi l’Algérie, comme première escale de son périple dans les pays du Maghreb, a dépêché auparavant, le chef de son gouvernement au Maroc. Vu les intérêts économiques et géostratégiques que la France compte dans chacun de ces deux pays, le chef de l’Etat français pense ainsi créer un certain équilibre dans les rapports de son pays avec les deux anciennes colonies.
Le président Hollande qui est attendu le 19 décembre en Algérie pour une visite de deux jours, avait déjà promis au Roi Mohammed VI, de se rendre officiellement au Maroc dès le début 2013.
Volonté de rééquilibrage ? « Il y a une coïncidence des dates entre les deux déplacements, mais qui n’est pas voulue », assure-t-on à Matignon, où l’on précise: « Ce n’est parce qu’on va avoir de bonnes relations avec l’Algérie qu’on va avoir de mauvaises relations avec le Maroc (…) Il n’y a pas de concours de beauté, pas de compétition ».
Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault est donc attendu ce mercredi à Rabat, pour sa première visite officielle au Maroc, où le gouvernement socialiste entend « redynamiser » des relations bilatérales déjà denses, notamment au plan économique.
Le locataire de Matignon est accompagné de huit ministres et d’une forte délégation d’entrepreneurs de l’Hexagone, pour ce voyage de deux jours qui sera sanctionné par la signature de plusieurs contrats d’un montant avoisinant les 300 millions d’euros. Il s’agit principalement d’accords portant sur l’attribution d’un parc éolien à l’opérateur énergétique français EDF, le suivi du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse entre Casablanca et Tanger et de quatre autres conventions portant sur des prêts bancaires de 280 millions.
La délégation conduite par Ayrault, assistera mercredi, à l’inauguration par le Roi Mohammed VI du tramway de Casablanca, construit en partenariat avec les groupes français Alstom, Systra et RATP, et participera à un forum économique réunissant 100 à 150 chefs d’entreprises français et leurs homologues marocains.
La France est le premier partenaire économique du Maroc, où sont implantées quelque 750 entreprises tricolores et avec lequel l’excédent commercial dépasse le milliard d’euros.
Le moment fort de cette visite, est incontestablement la onzième « rencontre de haut-niveau » depuis 1997, qui doit regrouper jeudi les membres des deux gouvernements. Selon l’entourage du Premier ministre français, il s’agit pour les deux partenaires de « réaffirmer un partenariat d’exception qui lie la France et le Maroc, de lui donner un nouvel élan », avec comme plat de résistance l’enseignement supérieur et la formation professionnelle.