Chabat tenté par une sortie anticipée du PI de la majorité

Les agitations du SG de l’Istiqlal, Hamid Chabat laissent planer son intention de précipiter la sortie de sa formation de la majorité. Il a fait tout récemment part de sa volonté de faire renaitre de ses cendres la Koutla (coalition), à Driss Lachgar, un des trois potentiels candidats au secrétariat général de l’USFP. L’ambitieux leader istiqlalien vient de nouveau de se retourner contre le chef du gouvernement Benkirane et ses lieutenants au sein du PJD à propos du projet de loi de finances. Chabat est en train de planifier la révision des conditions d’alliance de sa formation avec les trois autres partis politiques de la coalition gouvernementale. Elu récemment à la tête du parti de la balance en remplacement d’Abbas El Fassi, le trublion Chabat est allé jusqu’à déclarer à la presse, sur un air tendu, que « la Charte de la majorité ne m’engage pas ». En réalité, les dirigeants du PI sont remontés contre Abdelilah Benkirane et son staff au sein du PJD, leur reprochant de ne pas les avoir informés sur le projet de loi de Finances 2013, avant sa présentation au parlement.
Pour prendre sa revanche sur ce manque de concertation du PJD avec le PI, Chabat a chargé une commission issue du Comité exécutif du PI, composée, entre autres, de Fouad Kadiri, Adil Douiri, Adil Benhamza, Abdelakader El Kihel et Lahcen Fellah, d’élaborer un mémorandum. Le but étant de mettre au point une nouvelle Charte de la majorité et de formuler de nouvelles propositions pour améliorer le rendement de l’exécutif. Selon Chabat, l’action du gouvernement Benkirane dans sa composition actuelle, a montré des signes faiblesse et ses positions manquent de cohésion et de coordination avec les autres formations de la majorité. Par son mémorandum, le patron du parti de la balance cherche surtout à mettre fin au monopole que détiennent les ministres islamistes du PJD sur l’action et les prises de décisions du gouvernement. En se positionnant sur le champ d’attaque, Chabat ne fait en réalité qu’écourter la vie de son parti au sein de l’actuelle majorité au risque d’un chamboulement total de l’ordre établi.