Benkirane frappe à la porte saoudienne pour éviter la crise

Abdelilah Benkirane n’exclut aucun recours pour aider son gouvernement à finir l’exercice 2012 avec le moins de dégâts possibles. De nombreux dossiers sociaux « brûlants » sont sur sa table. La compensation, régionalisation, éducation/enseignement, santé, logement, emploi et régimes de retraite, balance commerciale et déficit budgétaire, autant de dossiers qui exigent un lourd budget, et que le gouvernement doit gérer durant l’exercice 2012-2013. Comment donc le gouvernement compte-t-il s’attaquer à ces dossiers au moment où tous les voyants de l’économie nationale sont pratiquement au rouge, les caisses de l’Etat sont à moitié vides, la campagne agricole est médiocre, les recettes du tourisme et les transferts de devises des RME sont à leur bas niveau et le prix du pétrole est à son haut niveau?
Au département de l’économie et des finances, ils sont convaincus que l’année budgétaire s’annonce déjà sous de mauvais augures. La lettre de cadrage que le Chef du gouvernement a adressée dernièrement à ses ministres et qui dessine les contours du projet de loi de Finances 2013,  annonce déjà la couleur de l’ère d’austérité qui attend le pays.
Pour éviter de recourir aux institutions financières internationales notamment le FMI ou la Banque mondiale trop exigeantes pour l’octroi de prêts, le gouvernement Benkirane n’avait pas d’autres choix que de frapper à la porte de pays frères et amis, notamment ceux du Golfe, dont les réserves d’argent sont suffisamment garnies.
C’est ce qu’a fait Abdelilah Benkirane qui a profité de la dernière visite privée du Roi Abdallah d’Arabie Saoudite au Maroc, pour aller lui demander une aide de son pays afin de sortir l’économie du royaume chérifien de la difficile conjoncture qu’elle traverse.
Benkirane aurait reçu du souverain wahhabite, la promesse d’investissements saoudiens conséquents particulièrement dans les grands projets de développement et le tourisme. Bien plus, le roi Abdallah aurait promis de charger son ministre des Finances, Ibrahim Ibn Abdelaziz al-Assaf, de se mettre en contact avec le chef du gouvernement marocain pour définir les besoins urgents du Maroc et mettre au point les mécanismes d’octroi de l’aide économique saoudienne.
Benkirane a même été gratifié en recevant du souverain saoudien, un aller-retour VIP à bord d’un avion spécial pour la Mecque où il a accompli en compagnie de son épouse, la Omar (petit pèlerinage). Le courant semble bien passer entre Ryad et Rabat sous l’ère du premier gouvernement conduit par le chef du parti islamiste Justice et Développement (PJD).