Maroc Telecom et Vivendi vont-ils vers une rupture en douceur ?

Le géant français des télécommunications et médias, Vivendi poursuit sa descente aux enfers. Confronté depuis dix mois à de sérieuses difficultés financières, le groupe Vivendi, société mère de l’opérateur marocain « Maroc Telecom » se prépare à de profonds changements structurels.
Vivendi qui a vu son titre chuter à la Bourse de Paris ce mardi 27 juin, de 3,11 % à 13,57 euros sur une journée et de 24 % au cours des douze derniers mois, vient d’être condamné par un tribunal fédéral du District sud de New York, à verser 765 millions d’euros d’amende  à Liberty Media qui l’a attaqué en justice pour « déclaration trompeuse » et « fraude ». De plus, sa filiale française, SFR, qui est un des fleurons du groupe, avec une part de 40% du chiffre d’affaires de Vivendi, se trouve elle aussi dans une mauvaise posture. A tel point que l’opérateur s’apprête à adopter un plan d’économies s’élevant à 1 milliard d’euros avec la possibilité de supprimer jusqu’à 1000 postes.
Ce week-end, le top management du groupe tenait son sommet annuel pour justement débattre de la stratégie à adopter. Même si rien n’a filtré de ces discussions, au grand dam de certains investisseurs qui espéraient des annonces spectaculaires, comme la cession d’une branche d’activité, des indiscrétions parlent de plusieurs scénarios envisageables. Parmi ces options, Vivendi, sous la pression d’investisseurs du Golfe, dont des Qataris attirés par les marges bénéficiaires alléchantes de l’opérateur marocain, serait tenté de céder les 53 % ou une bonne partie de ses participations dans le capital de Maroc Telecom. Cette option qui n’est pas pour le moment totalement écartée, si elle est entérinée, elle serait lourde de conséquences sur les excellents rapports entre le Maroc et la France. L’information qui n’est pour le moment qu’une simple rumeur, a été également véhiculée il y a une semaine, par le cabinet d’étude helvétique, le Crédit Suisse. Evidemment ce n’est pas l’unique issue de sortie de crise envisagée par le géant français.
Vivendi serait en train de chercher, selon des analystes suisses, de la valeur dans la cession d’une de ses filiales internationales, parmi lesquelles principalement, la brésilienne GVT, l’américaine Activision, ou la marocaine Maroc Télécom.
Pour sortir le groupe de son impasse, le top management de Vivendi s’apprête aussi à opérer de profonds changements structurels. Pour l’instant, les hypothèses évoquées au cours du sommet, ont été bien gardées au secret. Les analystes financiers et les investisseurs qui scrutent de près l’évolution du groupe, restent sur leur faim. Les dirigeants de Maroc Telecom devraient être eux aussi sur le qui vive.