Développements labyrinthiques en Algérie avec la nomination, sous la pression de la rue, d’un nouveau gouvernement dans lequel le président Bouteflika maintient le chef de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, celui-là même qui avait demandé la semaine dernière la destitution du président pour incapacité.
Les observateurs en ont le tournis: Un président paralysé par un AVC, cloué dans une chaise roulante et incapable de s’exprimer depuis 2013, qui change les gouvernements à tour de bras.
Le comble, c’est que le puissant chef de l’armée qui contrôle le pays tout entier, est maintenu dans la nouvelle équipe gouvernementale, alors qu’il venait de demander la destitution du même président Bouteflika, qui le reconduit dans le nouveau gouvernement.
Des bruits courent que le puissant général aurait été victime d’une machination du clan présidentiel, qui aurait « joint son nom à la liste du gouvernement sans l’en avoir avisé ». Question de donner une légitimité au nouvel Exécutif. Allez-y comprendre quelque chose…
Même le mal-aimé par la foule Ramtane Lamamra n’a pas survécu à la purge, et a été remercié du poste très en vue de Vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, auquel il avait accédé trois semaines plus tôt.
Ironie du sort, Ramtane Lamamra a appris son limogeage alors qu’il représentait le président au Sommet arabe réuni à Tunis. Tout cela, alors que les rumeurs courent sur l’annonce imminente de la démission du président Bouteflika, qui pourrait intervenir mardi, suivant la demande formulée par… le chef de l’armée, Gaïd Salah.
Mais, alors que des figures de l’opposition ont qualifié le nouveau gouvernement Bedoui de « provocation » de la part du clan du président, c’est vers la rue algérienne que les regards se tournent, scrutant sa réaction pour voir si elle maintiendra la pression qu’elle exerce imperturbablement sur le régime depuis le 22 février.
Algérie: le général Ahmed Gaïd Salah nommé par un Président destitué !!!
