Les Algériens ne lâchent rien et exigent la fin du régime Bouteflika

Comme attendu, des centaines de milliers d’Algériens opposés au prolongement du mandat du président Bouteflika et demandant la fin du « système corrompu », ont manifesté pacifiquement à Alger ce vendredi, jour test pour le pouvoir qui n’arrive pas à convaincre la rue en  colère en dépit des concessions avancées.

Dans les rangs du pouvoir, beaucoup comptaient sur la lassitude des  manifestants après quatre semaines de protestations quasi ininterrompues, mais la manifestation sans précédent de ce  vendredi a démenti leurs pronostics.

Des centaines de milliers de manifestants, plus nombreux que les trois vendredis de protestations successives depuis le 22 février, ont montré que la population est déterminée à en finir avec le « clan au pouvoir » comme le crient les manifestants.

Un important déploiement de forces anti-émeutes sur le boulevard Mohamed V, a empêché les manifestants de se diriger vers le quartier d’El Mouradia où se trouve le siège de la présidence.

Pour garder le caractère pacifique des protestations, les manifestants ont préféré reculer, mais le nombre d’Algériens descendus dans les rues de la capitale ce vendredi, renseigne sur leur détermination, et aggrave l’isolement du pouvoir et du gouvernement mis en place dans l’urgence lundi.

Ce jour là, la renonciation du président à briguer un cinquième mandant, reportant l’élection présidentielle du 18 avril et prolongeant de facto son mandat, a été vue par les Algériens comme une manœuvre pour prolonger la vie du régime.

Le nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, et le Vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, ont eu beau expliquer en cours de semaine les objectifs de la « conférence nationale » proposée et les réformes envisagées, rien n’y fait. La rue exige la fin du régime.