Algérie: Washington soutient les manifestants face au général Gaïd Saleh

En Algérie, les manifestations contre un 5eme mandat du président Bouteflika sont devenues quotidiennes et prennent une dimension nationale, ignorant les menaces du puissant général Gaïd Saleh proférées mardi contre les manifestants, alors que les Etats-Unis ont appelé les autorités à respecter le droit de manifester.

Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la défense, a averti mardi contre les tentatives de ramener l’Algérie aux “années de braises et de douleur”, en référence à la décennie de guerre civile dans les années 90.

La mise en garde du général est intervenue  dans un discours à l’académie interarmes de Cherchell, au moment où plusieurs milliers d’étudiants défilaient à Alger et dans de nombreuses villes du pays, dont Oran et Constantine.

D’après des sources bien informées dans la capitale algérienne, le ton irrité adopté par le chef de l’armée est à mettre en lien avec les slogans brandis audacieusement par les manifestants. Ces derniers n’exigent plus seulement l’abandon d’un 5eme mandat du président Bouteflika, mais s’attaquent désormais au régime et revendiquent le « changement de tout le système ».

Etudiants, enseignant, avocats…, sont restés sourds aux promesses de Bouteflika d’engager des réformes du régime et d’écourter son 5eme mandat s’il était élu. Les manifestations devraient continuer pour culminer vendredi, jour de week-end qui a vu des rassemblements géants au cours des deux derniers vendredis.

A l’international, Washington a appelé les autorités algériennes à respecter le droit de manifester. « Les Etats-Unis soutiennent le peuple algérien et leur droit à manifester pacifiquement », a déclaré le porte-parole du Département d’Etat américain, Robert Paladino.

A Bruxelles, la Commission européenne a appelé de son côté, les autorités à respecter « la liberté d’expression et de réunion ».