Algérie- Bouteflika: L’incertitude fait place à l’inquiétude

Après les incertitudes, c’est l’inquiétude qui prévaut en Algérie, où la classe politique monte au créneau pour dénoncer les clans au pouvoir qui tentent d’imposer le président Bouteflika pour un cinquième mandat, alors qu’il est paralysé et incapable de parler depuis qu’il a été victime d’un AVC il y a près de six ans.

Ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche est sorti de son silence pour affirmer qu’il n’est pas convaincu d’un rôle politique pour l’armée en cette phase délicate. Pour lui,  cette option a déjà montré ses limites. L’Algérie « a besoin plus que jamais de discernement pour faire face aux diverses menaces, peurs, désespoirs et résignations », prévient l’ancien chef de gouvernement algérien.

Le diagnostic établi par Abderrazak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP/opposition) est encore plus grave, décrivant une Algérie où « les échecs politiques, économiques et sociaux se succèdent d’année en année ».

Makri, qui plaide pour le report de la Présidentielle d’avril prochain pour entamer une transition d’une durée d’une  année, assure que l’Algérie va « connaître des années de vaches maigres sans précédent ».

Si la situation économique du pays est « aujourd’hui à la dérive pour cause de chute des prix du pétrole, c’est parce que nos dirigeants avaient extrait et vendu toutes nos richesses souterraines pétrole et autres », estime Makri.

Le constat fait par Louisa Hanoune, la Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) n’est pas plus indulgent. D’après elle, la présidentielle prévue en avril 2019 est « porteuse de danger » et l’absence de clarté et le flou « rendent illisible la situation politique nationale ».

Une situation de crise politique et institutionnelle qui a entraîné une crise sociale menaçant la sécurité nationale, où de larges couches sont passées de l’état de pauvreté à l’état de misère, alors que les couches moyennes ont rejoint le rang des pauvres, déplore Louisa Hanoune.