Maroc : des islamistes bon teint pour un gouvernement de combat

30 ministres et ministres délégués, ce sera le chiffre final de l’équipe gouvernementale d’Abdelilah Benkirane, bien loin de l’équipe resserrée de 15 à 20 ministres, qui avait été un temps évoquée par le chef de gouvernement marocain au lendemain de sa victoire aux législatives du 25 Novembre.
Nommé en début d’après midi par le roi Mohammed VI, le nouveau gouvernement marocain compte un certains nombre de visages connus, quelques nouveaux entrants, et des…revenants. Parmi ces derniers, les plus emblématiques sont Ahmed Taoufik, qui continuera de diriger le très stratégique département des Habous et des Affaires islamiques, Aziz Akhannouch, qui conserve son fauteuil à l’agriculture après avoir démissionné du RNI, Nizar Baraka qui passe des affaires générales aux finances accompagné de son compère Istiqlalien Abdelatif Maazouz, qui passe quant à lui du commerce extérieur aux MRE.
D’autres ministres, au portefeuille « technique », restent également dans le dispositif, tels Driss Dahak au secrétariat général du gouvernement, ou Abdelatif Loudiyi comme ministre délégué à l’administration de la défense. En revanche, l’on a assisté à un positionnement stratégique de deux « technocrates » que sont Charki Draiss, patron de la police, qui vient occuper le poste de Saad Hassar comme ministre délégué à l’intérieur, ou encore Youssef Amrani, qui, comme l’a annoncé « Labass.net » en exclusivité  hier, a quitté le secrétariat général de l’UpM et est devenu ministre délégué aux affaires étrangères, sans doute pour appuyer un Saad Eddine Othmani qui va faire ses débuts en  diplomatie.
Côté nouveaux entrants, l’Etat major du PJD a consacré la plupart des poids lourds du parti de la lampe puisque Abdallah Baha, l’éminence grise de Abdelilah Benkirane, se retrouve très logiquement au poste de ministre d’état sans portefeuille, ce qui ne veut pas dire pour autant que cet homme très écouté par les caciques du PJD n’aura pas son mot à dire dans les orientations stratégiques du futur gouvernement.

Lahcen Daoudi, qui visait le portefeuille de l’équipement, s’est finalement retrouvé à l’enseignement supérieur au profit du très policé maire de Kenitra, Aziz Rabbah. Côté femmes, la moisson est maigre avec seulement une seule titulaire de maroquin ministériel, qui échoit à Bassima Hakkaoui pour un très consensuel ministère de la famille et des affaires sociales. Quoi qu’il en soit, le nouveau gouvernement est attendu sur de nombreux dossiers urgents, dont l’adoption d’une loi de finances dans les semaines à venir, le pays fonctionnant sur un système de dépenses courantes depuis plusieurs mois.

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