Le plan Benkirane pour relever les défis socio-économiques

Pour aider l’économie nationale à remonter la pente, les co-équipiers du nouveau chef de gouvernement islamiste ont déjà une petite idée dans la tête. Ne pouvant compter sur les maigres fonds publics disponibles ni sur le soutien traditionnel de l’Union européenne actuellement en crise, Abdelilah Benkirane et ses hommes de confiance misent en sus, sur la bonne gouvernance, la lutte contre le galvaudage des deniers publics et de la rationalisation des dépenses, en faveur de l’application des règles de l’économie d’inspiration islamiste. Le chef du gouvernement a déjà donné le ton de cette nouvelle orientation en recevant samedi 12  décembre dernier à Rabat, le président de la QIIB (Qatar International islamic bank), Sheikh Khalid Bin Thani Al Thani. Des discussions prometteuses qui se sont focalisées sur la mise en place au Maroc de projets de banques islamiques et de compagnies d’assurances islamiques. A Doha, l’émir du Qatar, Cheikh Hamd Bin Khalifa Al Thani lui aussi aurait confié à un journaliste marocain, que son pays réservait une grande surprise aux Marocains en comptant faire des investissements bien plus consistants que ceux déjà convenus lors de sa dernière visite dans le royaume. Les détails de la stratégie économique et financière envisagée par le gouvernement Benkirane, c’est Mohamed Najib Boulif, économiste notoire du PJD et son secrétaire régional à Tanger qui nous les livre.

Boulif, titulaire de plusieurs doctorats en sciences économiques, en économie de l’énergie, économétrie et économie de l’entreprise, estime que pour réduire le déficit budgétaire et de la balance commerciale, il faut recourir au financement alternatif que représente la manne des riches pays du Golfe. Ces capitaux fort souhaitables, devraient donner un coup de pouce à l’économie et permettront en même temps, de compenser la décrue des transferts des MRE et des recettes douanières.

Najib Boulif qui est pressenti pour le poste de ministre de l’économie et des finances a assuré que parmi les priorités de son parti, figure la mise en vigueur dès 2012, d’une loi et des règlements instituant les banques islamiques. L’équipe du PJD envisage également la révision de l’impôt sur le revenu et sur les sociétés ainsi que la TVA. Il est aussi prévu la création d’un fonds de solidarité inter-régions et d’un autre fonds de la Zakat (aumône obligatoire) qui aura pour objectif d’alléger le lourd fardeau que supporte le budget de l’Etat à travers la caisse de Compensation. Toujours selon Najib Boulif, d’autres mesures seront  mises en place pour faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises au financement alors qu’une exonération fiscale est prévue en faveur des coopératives. Pour la révision à la baisse des hauts salaires, le gouvernement Benkirane fera une nouvelle mouture des indemnités et avantages accordés aux hauts commis de l’état qui seront désormais conditionnés par les règles de la rentabilité et du mérite. Toute la question est de savoir si les trois autres alliés au sein de la coalition gouvernement, vont adhérer ou non à ces orientations au parfum islamiste ?

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