Sahara: Horst Köhler au Maroc après l’Algérie et la Mauritanie

Horst Köhler, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara est arrivé, mercredi au Maroc, dernière étape de sa tournée dans la région qui l’a déjà conduit en Algérie et en Mauritanie.

Le médiateur onusien, dont c’est la deuxième tournée dans la région, a été reçu mercredi matin à Rabat, par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Lors de sa visite à Rabat, l’Envoyé Personnel aura également des entretiens avec le chef du Gouvernement, Saad Eddine El Othmani.

Horst Köhler poursuivra sa visite au Maroc par des déplacements dans les provinces du sud du Royaume, pour mesure l’ampleur des projets de développement réalisés dans la région.

Cette tournée régionale intervient dans le sillage de la résolution 2414, adoptée en avril 2018 par le Conseil de Sécurité, et dans laquelle l’organe onusien préconise réalisme et esprit de compromis pour progresser vers une solution politique, réaliste, pragmatique et durable au différend régional sur le Sahara marocain.

Dans sa résolution, le Conseil de sécurité avait demandé aux pays voisins (en l’occurrence l’Algérie qui soutient le front séparatiste du Polisario), “d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique”.

Par ailleurs, la résolution 2414 du Conseil de sécurité a apporté des éclaircissements sur trois points essentiels. Le premier se rapporte au statut historique et juridique à l’Est du dispositif de défense et aux agissements du Polisario. Concernant ce point, le Conseil de sécurité a confirmé le statut de la zone à l’Est du dispositif de défense à savoir une zone tampon relevant des Accords de cessez-le-feu, où ne saurait y avoir d’activités civiles ou militaires.

Le deuxième point définit la finalité du processus politique qui est de “parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis”, des termes qui s’identifient à la solution politique préconisée par le Maroc, dans le cadre de l’Initiative marocaine d’autonomie.

Le troisième point identifie clairement les acteurs du conflit régional sur le Sahara, en demandant expressément aux pays voisins, et donc à l’Algérie, “d’apporter une contribution importante au processus et de s’engager plus fortement pour progresser vers la solution politique”.

La résolution du Conseil de sécurité  confirme ainsi le statut de l’Algérie en tant que partie prenante, qui doit s’impliquer de manière forte dans la recherche de la solution politique.

Le Maroc avait réaffirmé les fondamentaux de sa position lors de la réunion de Lisbonne en mars 2018 avec Horst Köhler. La délégation marocaine a réaffirmé ces fondamentaux tels que rappelés par le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la commémoration du 42ème anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre 2017 :

– Aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, et en dehors de l’Initiative d’autonomie, dont la communauté internationale a reconnu le sérieux et la crédibilité.

– Les expériences passées devraient permettre de méditer sur une évidence: le problème n’est pas tant de trouver une solution à cette affaire, mais plutôt d’arriver à définir le processus à suivre pour y parvenir. Il appartient, donc, aux parties à l’origine de ce conflit monté de toutes pièces, d’assumer pleinement leur responsabilité dans la recherche d’un règlement définitif;

– Le plein respect des principes et fondamentaux retenus par le Conseil de Sécurité pour le traitement de ce conflit régional artificiel; l’organe onusien étant, de fait, la seule instance internationale chargée de superviser le processus de règlement;

– Le refus catégorique de tout dépassement, de toute tentative de porter atteinte aux droits légitimes du Maroc et à ses intérêts supérieurs, de toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus, de l’insertion abusive d’autres sujets, lesquels sont traités par des institutions compétentes.