Financements électoraux : argent et élections, liaisons douteuses

A l’approche des élections législatives, la bataille devient symptomatique sur les conditions dans lesquels se déroulera le scrutin. En attendant cette échéance, les formations politiques exhibent chacune de son côté ses charmes et ses atouts. Mais est-ce suffisant pour arriver à vaincre la défiance des électeurs vis-à-vis des partis? Haro est fait sur tout ce qui est de nature à faciliter l’expression de la volonté populaire notamment via l’achat des consciences.

Mais est ce tout simplement la panacée pour redonner goût aux électeurs ? Dans la pratique, certains partis politiques n’accordent leur bénédiction qu’a des candidats solvables sachant que ces derniers sont capables de rafler le maximum de voix – certains «ripoux» spécialistes des élections sont connus par les autorités. L’issue de l’épineux examen de passage que sont les premières élections sous l’égide de la nouvelle constitution dépend de la capacité des autorités à prendre les mesures correctives qui s’imposent.Les pouvoirs publiques doivent prendre à bras le corps le phénomène d’achat des voix qui doit être considéré comme un crime aux répercussions négatives graves. Les mesures doivent porter sur la sensibilisation des électeurs, sur le cadre juridique, institutionnel, et réglementaire des élections afin de dissuader sérieusement les candidats à acheter des voix. Ces mesures doivent également viser l’invalidation de la candidature de ceux qui ont tenté d’acheter des voix sans imposer une sanction à ceux qui ont vendu leurs voix afin d’encourager les électeurs à dénoncer les candidats qui tentent d’acheter les voix.

L’instauration d’un degré élevé de transparence dans les règles régissant le financement des campagnes électorales inciterait les candidats à consacrer leurs fonds de campagne à des activités légitimes. L’un des tests premiers par lesquels le Maroc de la nouvelle constitution devra passer est celui des élections multiples qui se profilent, au delà des réformes engagées la question nodale que relève de l’inconnue, reste celle liée à la capacité des acteurs politiques à convaincre les citoyens d’investir les urnes.Les marchands de voix, fossoyeurs de l’espérance, s’activeront à boucler l’issue du grand projet démocratique marocain. C’est aux contours du champ démocratique, partis politiques, syndicats, acteurs de la société civile, intellectuels d’enclencher une véritable synergie car les défis à relever demandent plus que jamais, du civisme, et du courage politique. Le rêve d’un Maroc démocratique moderne et prospère n’est plus une Utopie.