Le Monde: le roi Mohammed VI entend incarner l’islam modéré contre le terrorisme

M6La vigoureuse condamnation des djihadistes et du terrorisme par le roi Mohammed VI lors du dernier discours prononcé à l’occasion du 63e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, continue de susciter les réactions médiatiques, à l’image du quotidien français « Le Monde » pour qui le souverain entend incarner l’islam modéré contre le terrorisme.

Dans ce discours, souligne Le Monde mercredi, le souverain en sa qualité de Commandeur des croyants, condamne les djihadistes et demande à la diaspora marocaine à l’étranger de les rejeter, ajoutant que le roi, descendant du Prophète, se positionne comme l’apôtre de la modération.

Le quotidien français, qui reprend des extraits du discours royal, relève que le souverain a livré un sévère réquisitoire contre les jihadistes et s’est également directement adressé à la diaspora marocaine en les invitant à « rester attachés aux valeurs de leur religion et à leurs traditions séculaires face à ce phénomène qui leur est étranger « .

Le Monde précise que la promotion d’un islam « modéré » au Maroc n’est pas seulement une œuvre à vocation interne, expliquant qu’elle est aussi au cœur d’une intense et ancienne diplomatie religieuse menée par le royaume. Le journal rappelle, à cet égard, qu’en mars 2015, le roi a inauguré l’Institut Mohammed VI de formation des imams et des prédicatrices qui reçoit des pensionnaires africains et européens venus se former pendant plusieurs années.

En juin, le souverain avait inauguré cette fois la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, poursuit-il, faisant observer qu’il s’agit d’un rassemblement de théologiens de trente pays du continent. Cette initiative vise à asseoir Rabat comme l’épicentre de l’islam africain, estime le journal.

Dans cette longue analyse du discours royal, Le Monde revient également sur la place réservée à l’Afrique dans le discours du souverain, rappelant l’offensive diplomatique du Maroc sur le continent.
Ce discours royal intervient dans une intense séquence diplomatique et s’inscrit en droite ligne de la politique menée depuis quinze ans en direction du continent, ajoute le journal, faisant observer qu' »aide au développement, présence économique, coopération sécuritaire et religieuse : l’offensive est tous azimuts ».

Pour Le Monde, le Maroc a, sous le règne du roi Mohammed VI, repris langue avec de nombreux pays du continent, au-delà de son aire d’influence historique, rappelant que le souverain a multiplié les tournées dans les pays de la région.

Depuis 2013, le souverain a visité une dizaine de pays africains, à la tête de délégations imposantes de ministres et d’hommes d’affaires, poursuit le quotidien, faisant observer que la dernière pierre de cette politique d’influence a été posée lors du récent sommet de l’Union africaine au Rwanda.