G8 : franc soutien aux printemps arabes

L’agenda a été particulièrement chargé pour le G8 cette année. Les 8 pays les plus riches de la planète ont eu à se pencher sur des questions aussi brûlantes que l’Afghanistan, le conflit du Proche orient, la sécurité nucléaire suite à l’accident de Fukushima, l’Internet. Mais l’essentiel des débats a été consacré aux printemps arabes, les huit ayant clairement apporté leur soutien politique et financier aux changements en cours dans la région.

A cet égard, la déclaration finale du sommet de Deauville (Ouest de la France) est éloquente. Elle qualifie l’évolution en cours dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de « changements historiques ». Mieux encore, pour le G8, ces changements « peuvent ouvrir la voie à des transformations comparables à celles survenues en Europe centrale et orientale après la chute du Mur de Berlin ». Une telle mutation mérite un accompagnement financier conséquent. Le communiqué du G8 parle de prêts et d’aides de 40 plusieurs milliards de dollars, dont 10 seraient injectés par quelques Etats pétroliers du Golfe. A elle seule, la Banque européenne d’investissement (BEI) devrait accorder 3,5 milliards d’euros de prêts à la Tunisie et à l’Egypte, étalés jusqu’en 2013. L’objectif est d’aider ces deux pays à surmonter la période d’instabilité économique consécutive à la révolution. Le Caire et Tunis devraient bénéficier de l’aide d’autres institutions financières multilatérales pour combler leurs besoins. Ceux-ci se chiffrent à 25 milliards de dollars sur cinq ans pour la Tunisie, et à environ 12 milliards pour l’Egypte jusqu’à la mi-2012.

Par contre, les dirigeants du G8 ont été particulièrement intransigeants avec le colonel Kadhafi qui continue d’attiser une guerre civile aussi meurtrière qu’inutile en Libye. Les grandes puissances savent que Kadhafi n’a plus d’avenir dans son pays et ils le lui font savoir. Ils se sont déclarés déterminés à poursuivre l’intervention de l’OTAN contre les troupes de Kadhafi en Libye jusqu’au départ du dictateur. La détermination du G8 est d’autant plus révélatrice qu’elle a reçu, pour la première fois, le soutien de la Russie. Moscou devrait même jouer au médiateur pour convaincre Kadhafi de partir.

Le régime Syrien est également dans la ligne de mire du G8. Se disant « consternés » par le grand nombre de manifestants pacifiques tués par les forces de l’ordre, les huit ont sommé Damas de mettre fin « immédiatement » au recours à la force contre la population.